Tous ces milliards
à acheter des bombes, des tanks, des fusils
à inventer des missiles, des avions, des robots
à couler encore plus de béton pour se protéger
en vain
Tout ce temps à s’entraîner, planifier, stratégier, tactifier,
pour mieux tuer, blesser, mutiler
pour mieux brûler, broyer, écraser
tout ce temps à discuter, négocier
sans rien vouloir que détruire et asservir
Toutes ces heures à guetter, à espérer, à désespérer
à pleurer
s’enivrer pour ne pas penser
les morts, les blessés, les estropiés
les souffrances et les larmes
Tout ce labeur à reconstruire
les hôpitaux, les maisons, les écoles
à nouveau détruits, construits, détruits
Toutes ces années perdues
de vieillesse tranquille
de jeunesse folle
mais de jeunesse prête
à reconstruire le monde
Si le dixième de ces heures, de ces années, de ces milliards, de ces labeurs
étaient utilisés à créer, à aimer, à protéger,
plutôt que détruire, tuer, asservir
S’ils étaient utilisé à gagner la paix
et à perdre la guerre, à jamais, dans un puits sans fond.