Étoiles

ils ont éteint les étoiles
les lumières de la ville
la fumée des usines
plein feu dans les stades

que reste-t-il pour les astronomes, les poètes, les amoureux ?
et pour nous faire rêver ?
sinon un écran de télé
ou un papier cadeau

ils ont éteint les étoiles
il reste les réverbères
les publicités
les illuminations des supermarchés
quelques gyrophares
les témoins des caméras de surveillance
et dans la nuit
les yeux des loups qui fondent sur leur proie.

ils ont éteint les étoiles
sont-elles encore là
derrière les nuages et la poussière ?
ils ont éteint ce rêve d’infini, d’un ailleurs, d’un meilleur
sans étoile, comment trouver le Nord ?

ils ont éteint les étoiles
gardez toujours une boîte d’allumettes
un briquet, un charbon ardent
pour les rallumer
pour raviver la flamme

Vieillir

Vieillir

toute la vie
j’ai grandi
à quel moment
ai-je commencé à vieillir ?
au départ, tout va bien
un imperceptible changement
un autre
rien, quoi

longtemps, insouciant
je gambadais sur les chemins de montagne
toujours aussi fort
à dédaigner la fatigue
à enchaîner les sorties
un jour pourtant
un obstacle un peu plus élevé
une nuit trop courte
ou le hasard
j’ai trébuché
pour la première fois
je me suis relevé, oh, sans effort
mais voilà
je n’étais plus invincible

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2022

je vous souhaite
de réaliser
tous ces rêves
soi-disant impossibles

la paix sur Terre
éradiquer la misère
et puis, à l’improvisade
des roses sans épine
le Galibier ou le Tourmalet en monocycle
danser sur sa tête
marcher sur la Lune
courir dans les nuages
s’abreuver au feu d’un volcan

pour les rêves raisonnables
à vous de voir
sans oublier
de viser l’étoile
tout au loin


Note: « à l’improvisade« , extrait de Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, Acte I, Scène IV.