Haïkus – mai 2021

retour au boulot
comment camoufler
une flemme monumentale

la chambre d’hôtel
soudain plus gaie –
son mot dans la valise

une tombe
fraîchement creusée
brise matinale

boîte en carton vide
alourdie
par le vent

toutes les odeurs
du marché chinois –
chien à la broche

un mètre
dans le white-out
complètement perdu

promenade
en mer jaune
odeur de colza

ses cheveux assortis
à son polo –
rose

télétravail
souvenir ému
des métros bondés

restaurant –
à toutes les tables
on chuchote sur les voisins

balade vespérale –
perdu dans les gazouillis
le bip d’un texto

marché indien
d’une main crasseuse
les délices d’une pomme-canelle

à toute vitesse en skate –
en bas
le copain guette les autos

bien trop haut –
tous ces rêves
abandonnés

salle de repos
presque autant d’écrans
que de patients

salle d’attente
ses talons aiguilles
sur le sol

salle de repos
presser le pas
pour attendre un quart d’heure

balade du soir –
au rythme de mes pas
les volets se ferment

gros calibres –
en 4×4
jusqu’à l’affût

rendez-vous à minuit –
j’ai compté toutes les étoiles
trois fois

sur tous les murs
du village –
l’écho du ferrailleur

imperturbable
dans son travail –
laveur de vitres

conversation
silencieuse –
laveur de vitres

dossier en retard –
les pas dans le couloir
annonce la tempête

moquette du couloir –
glissade impossible
mais un bowling…

télétravail
personne pour arrêter
l’imprimante folle

masqué
trop facile
pour les ventriloques

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