Dans les dunes, elle dort
Allongée sur le ventre
Ses longues jambes croisées
Le bras gauche recroquevillé sous sa poitrine
Les doigts entourant délicatement sa gorge
Son visage est tourné vers moi
Son dos se soulève, se détend
Rythme régulier de sa respiration
Protégé du vent par une butte
Le soleil légèrement voilé nous réchauffe
J’entends le ressac
Je vois sa respiration
Je regarde son corps
Le sable
L’herbe drue des dunes
La mer
Le ciel
Elle respire
Endormie
En confiance
À mes côtés
Son repos
Un trésor
Et sa respiration
Je veille
Rien ne doit troubler son sommeil
Ni un enfant et ses cris
Ni un adulte en balade
Ni même un tigre
Surgissant des buissons de chiendent
Sa respiration
Tranquille
Je reprends ma lecture
« connaître l’étoile du brûlant, brûlant amour »1.
Oui, des larmes me brûlent les paupières
28 septembre 2016. Souvenir du 21 juillet 2016 dans les dunes du Coq.
(1) Henri Bauchau, Tentatives de Louanges, Actes Sud, 2011, cité par Colette Nys-Masure, La vie poétique, j’y crois, Bayard, 2015.
Je ne suis pas entièrement satisfait de ce texte, très long. Une version révisée suivra… peut-être.