Dans la rue étroite
un rayon de soleil –
à peine le reflet d’un reflet
Même à pas de loup
impossible de s’approcher –
deux renardeaux
Marée basse
Jusque quand restera
mon empreinte ?
Encore la pluie –
le mendiant assis sur son seau
a changé de place
Equinoxe
le soleil exactement
par le trou de la serrure
Boulevard du centre –
Les pieds d’arbre transformés
en cendriers géants
Soleil de mai
et ce livre –
éblouissants
Espace
dans la foule si dense –
un mendiant
Manteau rouge
perdu dans la foule
je ne vois qu’elle
Manteau rouge
rubis éclatant
dans la foule des cailloux
Giboulées –
les chevaux de frise
sont de retour
Ne pas marcher
sur les joints des pavés –
jeu d’enfant
Sans cracher de noyau
manger un maximum de cerises –
comme il y a trente ans
Ce mendiant
au téléphone –
baisse de rendement
Quelle chaleur !
Enfin goûter
l’ombre du chêne
Embouteillages –
la plaque d’immatriculation devant moi
commence par AUM
Sous le chêne
fleurs blanches du sureau
et fientes d’oiseaux
Les mouches d’eau
jouent à faire
des ronds dans l’eau
Apportée par les vagues
efflorescence d’algues –
écume des hommes
Tant d’abeilles
ces fleurs ont-elle encore
du pollen ?
Monument aux morts –
décapité
par la suivante
Brise de printemps
Des deux côtés de l’allée
les arbres chuchotent
A la fenêtre –
les corneilles
se bécotent
Vague après vague
après vague –
une mouette passe
Crèpe au nutella liégeois –
C’est décidé je renie
la ville où j’ai grandi
Tenue rose bonbon
et veste militaire –
son sourire carnassier
Haïkus du mois de mai, largement inspirés (mais pas que) par ma dernière semaine, en vacances en Baie de Somme.